Racine d'un nombre
En mathématiques, une racine n -ième d'un nombre a est un nombre b tel que b n = a, où n est un entier naturel non nul,
En mathématiques, une racine n-ième d'un nombre a est un nombre b tel que bn = a, où n est un entier naturel non nul,
Selon qu'on travaille dans la totalité des réels positifs, la totalité des réels ou la totalité des complexes, le nombre de racines n-ièmes d'un nombre a peut être 0, 1, 2 ou n.
Pour un nombre réel a positif, il existe un unique réel b positif tel que bn = a. Ce réel est nommé la racine n-ième d'a (ou racine n-ième principale d'a) et se note avec le symbole radical (
) ou
. La racine la plus connue est la racine carrée d'un réel. Cette définition se généralise pour a négatif et b négatif à condition que n soit impair.
Le terme de racine d'un nombre ne doit pas être confondu avec celui de racine d'un polynôme qui sert à désigner la (ou les ) valeur (s) où le polynôme s'annule.
Racine d'un réel
Racine carrée
Pour tout réel r strictement positif, l'équation x2 = r admet deux solutions réelles opposées, et quand r = 0, l'équation x2 = 0 admet comme seule solution 0.
La racine carrée d'un réel r positif () est par définition l'unique solution réelle positive de l'équation
- x2 − r = 0 d'inconnue x.
Elle est notée .
Exemples
- La racine carrée de deux est
- La racine carrée de trois est
Racine cubique
La racine cubique d'un réel r quelconque est l'unique racine réelle de l'équation
- x3 − r = 0 d'inconnue x.
Elle est notée .
Exemple :
- On a
. En effet − 2 est l'unique nombre réel dont la puissance troisième est égale à − 8.
Racine n-ième d'un nombre réel positif
Pour tout entier naturel non nul n, l'application est une bijection de
sur
et par conséquent pour tout réel r positif, l'équation xn = r admet une unique solution dans
.
La racine énième (ou racine n-ième) d'un réel r positif (r ≥ 0, n > 0) est l'unique solution réelle positive de l'équation
- xn − r = 0 d'inconnue x.
Elle est notée .
Remarquons que la racine n-ième de r est aussi l'unique racine positive du polynôme Xn − r.
Quand n est pair, l'équation
- xn − r = 0 d'inconnue x
possède deux solutions qui sont et
.
Quand n est impair, l'équation
- xn − r = 0 d'inconnue x
ne possède qu'une seule solution .
Racine n-ième d'un nombre réel négatif
Le traitement des racines de nombres négatifs n'est pas uniforme. A titre d'exemple, il n'existe pas de racine carrée réelle de -1 puisque pour tout réel x, x2 + 1 > 0, mais la racine cubique de -27 existe et est égale à -3.
Pour tout entier naturel impair n, l'application est une bijection de
sur
par conséquent tout nombre réel admet précisément une racine n-ième.
Pour tout entier naturel impair n, la racine énième (ou racine n-ième) d'un réel r quelconque est l'unique solution réelle de l'équation
- xn − r = 0
d'inconnue x.
Il s'ensuit que les racines d'ordres impairs de nombres réels négatifs sont négatives.
Remarquons que pour les entiers naturels impairs n et pour tout réel a, on a
.
Le besoin de travailler avec des racines de nombres négatifs a conduit à la mise en place des nombres complexes, mais il y a également dans le domaine des nombres complexes des restrictions pour les racines. Voir ci-dessous.
Les propriétés des racines
Les règles de calcul des racines qui découlent des propriétés des puissances.
Pour les nombres strictement positifs, a et b, on a les règles de calcul suivantes :
Dans le cas des nombres négatifs, ces règles de calcul ne pourront être appliquées que si m et n sont des nombres impairs. Dans le cas des nombres complexes, elles sont à éviter.
Exposant fractionnaire
Dans la totalité des réels strictement positifs, le nombre qui, élevé à la puissance n, donne a est noté . L'idée est de noter ce nombre comme une puissance de a, quitte à prendre un exposant non entier. Il s'agissait par conséquent de trouver un exposant p tel que
. En utilisant des opérations connues sur des exposants entiers qu'on généraliserait à des exposants non entiers, on obtiendrait apn = a1, soit pn = 1 et
.
Ainsi on peut noter la racine carrée de a, ou
, la racine cubique de a,
ou
et la racine n-ième de a,
ou
.
Cette extension des valeurs envisageables pour l'exposant est dû au travail de Newton et Leibniz[1]. On peut poursuivre le travail en observant que
et vérifier que cette notation est compatible avec les propriétés déjà connues sur les exposants entiers.
C'est chez Newton qu'on voit naitre pour la première fois un exposant fractionnaire. Mais Newton et Leibniz ne s'arrêteront pas là et se poseront même la question de travailler sur des exposants irrationnels sans être pour tout autant capables de leur donner un sens. Ce n'est qu'un siècle plus tard que ces notations prendront un sens précis avec la mise en place de la fonction exponentielle et la traduction :
pour tout réel a strictement positif.
Fonction racine n-ième


Pour tout entier naturel non nul n, l'application est une bijection de
sur
dont l'application réciproque est la fonction racine n-ième. Il est par conséquent loisible de construire sa représentation graphique, avec celle de la la fonction puissance par symétrie d'axe d :y = x.
On remarque que cette fonction est continue sur l'intervalle et l'existence à l'origine d'une tangente confondue avec l'axe des y par conséquent d'une non-dérivabilité en 0 ainsi qu'une branche parabolique d'axe (Ox) .
Les formules sur la dérivée de la réciproque permettent d'établir que la fonction racine n-ième est dérivable sur l'intervalle et que sa dérivée est
, soit toujours, avec l'exposant fractionnaire
montrant mais aussi la formule sur la dérivée d'une fonction puissance entière se généralise à celle d'une puissance inverse.
Développement en série entière
Le radical ou racine peut être représenté par la série :
où
avec | x | < 1.
Racines d'un complexe
Pour tout entier naturel non nul n, une racine n-ième d'un nombre complexe z est un nombre, qui élevé à la puissance n donne z, c'est-à-dire une solution de l'équation
- xn = z
d'inconnue x.
Quand z est différent de 0, il existe n racines n-ièmes différentes de z. En effet, les racines n-ièmes d'un complexe z non nul sont aussi les racines du polynôme Xn − z, qui admet bien n solutions dans la totalité des nombres complexes selon le théorème de d'Alembert-Gauss.
Toutes les racines de n'importe quel nombre, réel ou complexe, peuvent être trouvées avec un simple algorithme. Le nombre doit en premier lieu être écrit sous la forme (voir la formule d'Euler). Alors, l'ensemble des racines n-ièmes sont données par :
pour , où
représente la racine n-ième principale de a.
Nombres réels positifs
Toutes les solutions complexes de xn = a, c'est à dire les racines n-ièmes de a, où a est un nombre réel positif, sont données par l'équation simplifiée :
pour , où
représente la racine n-ième principale de a.
Racines de l'unité
Quand z = 1, une telle racine se nomme une racine n-ième de l'unité, et la totalité des racines n-ièmes de l'unité, noté , est constitué des n racines du polynôme complexe
- Xn − 1.
Il s'agit d'un sous-groupe cyclique du groupe multiplicatif des complexes de module 1. Il est constitué des éléments
On nomme racine n-ième primitive de l'unité tout générateur du groupe cyclique . Ces racines primitives sont les éléments
où k est premier avec n. Leur nombre est égal à
où
sert à désigner l'indicatrice d'Euler.
Résolution par radicaux
Il a été une fois conjecturé que l'ensemble des racines de polynômes pouvaient être exprimées en termes de radicaux et d'opérations élémentaires. Ceci n'est pas vrai généralement comme l'énonce le théorème d'Abel-Ruffini. A titre d'exemple, les solutions de l'équation
ne peuvent pas être exprimées en termes de radicaux.
Pour résoudre n'importe quelle équation de n-ième degré, voir l'algorithme de recherche de racines.
Racine en typographie


En typographie, une racine se compose de trois parties : le radical, l'indice et le radicande.
- Le radical est le symbole de la racine,
- l'indice est le degré de cette racine,
- enfin, le radicande est ce qu'il y a sous la racine.
Voir aussi
- Calcul de la racine énième d'un nombre
- Racines de fonctions polynômes.
- Racine cubique
- Algorithme de recherche d'un zéro d'une fonction
- Algorithme de décalage de racine n-ième
Bibliographie
- Mathematische Semesterberichte de Ulrich Felgner. Vol. 52, N° 1, 2005, Springer, p. 1-7, ISSN 0720-728X (Au sujet de l'origine du signe de racine) (de)
- Mathematik leicht gemacht de Hans Kreul, Harald Ziebarth. Les mathématiques faciles, 6ème édition 2006 Verlag Harri Deutsch. Le chapitre complet sur la racine avec des explications, des exemples et des exercices disponible gratuitement en ligne. ISBN 978-3-8171-1786-4. (de)
Notes et références
- ↑ Michel Serfati, La révolution symbolique, Chap XI, l'exponentielle après Descartes
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