Factorielle
En mathématiques, la factorielle d'un entier naturel n, notée n !, ce qui se lit soit «factorielle de n» soit «factorielle n», est le produit des nombres entiers strictement positifs inférieurs ou égaux à n.

Catégories :
Analyse combinatoire - Fonction arithmétique - Fonction remarquable - Fonction gamma ou associée
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- Pour tout entier n, on a Γ (n + 1) = n! où Γ est la fonction gamma d'Euler. Γ permet par conséquent de prolonger la factorielle à la totalité des nombres complexes... (source : factorielle.free)
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En mathématiques, la factorielle d'un entier naturel n, notée n!, ce qui se lit soit «factorielle de n» soit «factorielle n», est le produit des nombres entiers strictement positifs inférieurs ou égaux à n. La notation n! a été introduite en 1808 par Christian Kramp.
La factorielle joue un rôle important en algèbre combinatoire parce qu'il y a n! façons différentes de permuter n objets. Elle apparaît dans de nombreuses formules en mathématiques, comme par exemple la formule du binôme et la formule de Taylor.
Définition
n | n! |
---|---|
0 | 1 |
1 | 1 |
2 | 2 |
3 | 6 |
4 | 24 |
5 | 120 |
6 | 720 |
7 | 5 040 |
8 | 40 320 |
9 | 362 880 |
10 | 3 628 800 |
11 | 39 916 800 |
12 | 479 001 600 |
13 | 6 227 020 800 |
Soit n un entier naturel. Sa factorielle est formellement définie par :
Le tableau de droite donne les premières factorielles ; par exemple, on a
- 1! = 1
- 2! = 1 × 2 = 2
- 3! = 1 × 2 × 3 = 6
- 4! = 1 × 2 × 3 × 4 = 24
- 10! = 1 × 2 × 3 × 4 × 5 × 6 × 7 × 8 × 9 × 10 = 3 628 800
Par convention :
- 0! = 1
La définition de la factorielle sous forme de produit rend naturelle cette convention puisque 0! est un produit vide, c'est-à-dire réduit à l'élément neutre de la multiplication. Cette convention est pratique pour plusieurs autres raisons :
- Elle permet une définition récursive de la factorielle : (n+1) ! = n! × (n+1) pour tout n.
- Elle autorise des formules de dénombrement obtenues en analyse combinatoire d'être toujours valides pour des tailles nulles. Surtout, le nombre d'arrangements ou de permutations de l'ensemble vide est égal à 1.
- La fonction Gamma (définie plus bas) permet alors d'écrire Γ (n + 1) = n! pour tout n.
La formule de Stirling donne un équivalent de n! lorsque n est grand :
d'où
La somme des inverses des factorielles donne un nombre particulièrement connu des mathématiciens, la constante e.
Généralisation


La fonction factorielle peut être prolongée à la totalité des nombres complexes (à l'exception des nombres entiers négatifs ou nuls) grâce à la fonction gamma d'Euler (notée Γ). En effet, pour n entier positif, on a :
- Γ (n + 1) = n!
D'autre part, les deux fonctions satisfont les relations de récurrence suivantes :
La fonction gamma agit par conséquent comme un prolongement de la factorielle :
Cette fonction n'est cependant pas définie pour les nombres entiers négatifs ou nuls (0, -1, -2, etc. ).
Cette vision de la fonction gamma comme prolongation de la factorielle est justifiée par les raisons suivantes :
- les deux fonctions partagent une même définition récurrente ;
- la fonction gamma est le plus souvent utilisée dans un contexte identique (même si plus général) à la factorielle ;
- la fonction gamma est l'unique fonction qui satisfait cette définition de récurrence sur les nombres complexes, qui est holomorphe et dont le logarithme de la restriction aux réels positifs est convexe (théorème de Bohr-Mollerup).
Exemples d'applications
- En combinatoire, il existe n! façons différentes d'arranger n objets différents (c'est-à-dire n! permutations). Et le nombre de façons de choisir k éléments parmi un ensemble de n est donné par le cœfficient binomial :
- En permutation, si r éléments peuvent être choisis et arrangés de r façons différentes parmi un total de n objets (r < n), alors le nombre total de permutations différentes est donné par :
- nPr =
- Les factorielles apparaissent aussi en analyse. A titre d'exemple, le théorème de Taylor, qui exprime la valeur en x d'une fonction f sous forme de série entière, fait intervenir la factorielle n! pour le terme correspondant à la ne dérivée de f en x.
- Le volume d'une hypersphère en n dimensions peut être exprimé par :
- Les factorielles sont utilisées de façon intensive en théorie des probabilités.
- Les factorielles sont fréquemment utilisées comme exemple — avec la suite de Fibonacci — pour l'apprentissage de la récursivité en informatique du fait de leur définition récurrente simple.
Théorie des nombres
Les factorielles ont de nombreuses applications en théorie des nombres. Les nombres factoriels sont des nombres hautement composés. Surtout, n! est divisible par l'ensemble des nombres premiers qui lui sont égaux ou inférieurs. Donc, tout nombre n > 4 est un nombre composé si et uniquement si :
.
Un résultat plus fort est le théorème de Wilson. n est premier si et uniquement si :
Adrien-Marie Legendre a montré que la multiplicité du nombre premier p dans la décomposition en produit de facteurs premiers de n! peut être exprimé par :
(qui est définie, car la fonction partie entière élimine l'ensemble des pi > n).
La seule factorielle qui soit aussi un nombre premier est 2, mais il existe des nombres premiers de la forme , nommés nombres premiers factoriels.
Variantes
De nombreux auteurs ont défini des fonctions analogues, croissant plus rapidement toujours, mais aussi des produits restreints à certains entiers uniquement. On rencontre ainsi dans la littérature[1] les fonctions primorielles, multifactorielles, superfactorielles, hyperfactorielles, etc. Mais il ne semble pas que, au contraire de la factorielle, omniprésente dans la majorité des branches des mathématiques, ces autres fonctions aient eu énormément d'applications autres que récréatives ; quant à leur utilisation pour désigner de très grands nombres, les notations de Knuth et celles de Conway s'avèrent à la fois plus maniables et bien plus efficaces.
Implémentations
Le calcul de la factorielle peut se traduire par le programme suivant en pseudo-code (proche de C, C++, Java, Python, ... ) :
factorielle (entier k) :
- si k=0
- alors renvoyer 1
- sinon renvoyer k * factorielle (k-1)
- finsi
qui donnerait en Pascal :
function factorielle(n : integer):integer; begin if n = 0 then factorielle := 1 else factorielle := n * factorielle(n - 1); end;
en Caml :
let rec factorielle = function 0 ? 1 | n ? n * factorielle (n-1);;
en Prolog :
factorielle(0,1). factorielle(N,F):- M is N-1, factorielle(M,R), F is R*N.
Notons que les algorithmes ci-dessus ne prennent pas en compte le fait que le factoriel croit de manière exponentielle et dépasse rapidement la capacité de stockage des "int 32 bits", "int 64 bits" ou même "int 128 bits". Seules les implémentations donnant la possibilité un calcul en précision illimité permettra le calcul effectif de la factorielle.
Notes et références
- ↑ Surtout dans l'ŒIS
Annexes
Liens externes
- (fr)
- (en) Fast Factorial Functions
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